Au lit au Moyen Âge
Au lit au Moyen Âge
Comment et avec qui
Frugoni, Chiara  
Azay, Lucien d' (Traduit par) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Hors collection
  • EAN : 9782251455136
  • Code Dimedia : 000241389
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Histoire générale, Moyen Âge, Sociologie / Anthropologie
  • Pages : 160
  • Prix : 39,95 $
  • Paru le 12 février 2024
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: MOYEN
  • Groupe: Essais litt. / linguistique
  • Date de l'office: 7 février 2024
  • Langue d'origine: italien
EAN: 9782251455136

ARGUMENTAIRE À USAGE INTERNE SEULEMENT, NE PAS DIFFUSER.

Agrémenté, comme tous les livres de Chiara Frugoni, d’illustrations somptueuses sur lesquelles la grande médiéviste appuie son commentaire, ce bref essai est consacré à un meuble que l’on trouve « non seulement dans la traditionnelle chambre à coucher de tout un chacun, mais aussi dans quantité de lieux différents, prêt à accueillir des hommes et des femmes désireux de s’y reposer et de donner libre cours à leurs pensées et à leurs émotions ». Ainsi répond-elle à des questions qui méritaient d’être posées : comment étaient faits les lits médiévaux et quelles étaient leurs diverses fonctions?
 
Autour de ce meuble, qui lui tient lieu de prisme pour rendre plus proche cette époque dont elle était experte, Chiara Frugoni nous fait découvrir la vie intime de l’homme et de la femme au Moyen Âge, leurs rapports, les singuliers protocoles qui présidaient à l’organisation du foyer et leurs conséquences sur la vie quotidienne. Le lit était d’autre part un symbole d’identification sociale, un refuge contre le froid et les vicissitudes de la nuit, et enfin le centre de la pièce où l’on recevait ses hôtes et s’entretenait avec eux : on y prenait ses repas, jouait à des jeux de société comme les échecs, sans parler des rendez-vous galants qui donnèrent matière à des contes savoureux dont l’auteure nous fournit les clefs, qu’il s’agisse du Décaméron de Boccace ou des Trois cents nouvelles de Franco Sacchetti.

AUTEUR(S)

BIOGRAPHIE À USAGE INTERNE SEULEMENT, NE PAS DIFFUSER.
Ancienne élève de l’École normale supérieure de Pise, Chiara Frugoni (1940-2022) compte parmi les plus grands médiévistes italiens contemporains. Auteur de nombreux essais et monographies sur le Moyen Âge, elle a notamment publié, aux Belles Lettres : Le Moyen Âge sur le bout du nez, Lunettes, boutons et autres inventions médiévales (2011), Une Journée au Moyen Âge (2013), Le Moyen Âge par ses images (2015), Vivre en famille au Moyen Âge (2017), François, Le message caché dans les fresques d’Assise (2020) et Vivre avec les animaux au Moyen Âge (2023).
 
Né en 1966, Lucien d’Azay est écrivain, traducteur de l’anglais et de l’italien au français et critique littéraire. Il a notamment publié Un Sanctuaire à Skyros (2020) et La Belle Anglaise : vie de « Perdita » Robinson (2022) aux éditions Les Belles Lettres ainsi qu’un Dictionnaire insolite de Venise (2012) et Variations sur la Grèce (2023) aux éditions Cosmopole. Il vit entre Venise et Paris.

Commentaire commercial, NE PAS DIFFUSER.

En bref : Autour du lit et de sa représentation iconographique, Chiara Frugoni nous révèle les tenants et les aboutissants de la vie intime au Moyen Âge.

Table des matières :
I. Une seule saison, l’hiver
II. Lits pour les riches, lits pour les pauvres
III. Un bon lit italien
IV. Propositions indécentes
V. La chambre à coucher, une pièce aux tâches multiples
VI. Des lits pour le moins bondés
VII. Des lits à hospitalité variable
VIII. L’Église entre les draps
IX. Festival des sens
Index des noms et des personnages

Extrait :
Au Moyen Âge, il était rare qu’une seule personne dorme dans un lit, à commencer par les membres d’une même famille. Dans sa jeunesse, saint Nicolas de Myre, pour éviter qu’un père indigent livre ses trois filles à la prostitution, leur donna trois boules d’or, afin qu’elles puissent se marier à l’aide de cette dot inattendue. Entre 1375 et 1400, dans une fresque du couvent de San Lucchese, à Poggibonsi (province de Sienne), Bartolo di Fredi représenta cet épisode, mais il convient de souligner qu’il ne se sentit pas du tout obligé de décrire une chambre misérable : au lit, protégé par un rideau, est adossé un coffre aux armatures en métal, orné de deux petits blasons. Les poutres sont soutenues par des chapiteaux ornés de feuilles d’acanthe de type corinthien.
 
Deux boules d’or sont tombées sur le lit ; la troisième est dans les airs. Le père, qui se montre à la porte, découvre le mystérieux bienfaiteur. Quant aux trois jeunes filles, elles dorment paisiblement ; leurs visages sont détendus et sereins ; elles sont couchées les unes à côté des autres dans le lit qui les a accueillies toutes les trois.
 
Dans un seul lit, et même dans un « tout petit lit », dormaient trois femmes qui menaient une vie d’ermite aux environs de Todi. Ayant reçu chez elles, à la tombée de la nuit, un « apôtre » (qui appartenait à la secte fondée à Parme par Gherardino Segarelli) et l’ayant hébergé dans leur unique lit, elles acceptèrent, dès cette première nuit, ses propositions.
 
Les domestiques dormaient également ensemble, dans plusieurs lits disposés dans une même chambre, comme nous le montre le dessin aquarellé qui illustre l’épisode d’Agilulf, raconté par Boccace, où le roi des Lombards se rend dans le dortoir des serviteurs pour découvrir qui a eu l’audace de coucher avec sa femme à la faveur des ténèbres de la nuit.
 
« Ayant donc pris une petite lumière dans une petite lanterne, il s’en alla vers un vaste corps de logis qui était dans son palais au-dessus des écuries, et où dormaient dans plusieurs lits presque tous ses familiers », car il était persuadé que le coeur de celui qui venait de commettre le méfait battait la chamade. Nous voyons Agilulf sur le point de sortir triomphant de la chambre exiguë où se trouvent trois lits pour six dormeurs, brandissant une mèche de cheveux du coupable au bout de sa grosse paire de ciseaux et se promettant de se venger dès le lendemain (mais le serviteur, plus rusé que lui, coupera à son tour une mèche à tous ses camarades et restera dès lors impuni).

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