Promesse d'un monde encore incertain
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Un parent nonbinaire écrit à son fils, un adolescent dont certains comportements s’apparentent à des formes plus ou moins subtiles de transphobie. Que lui dire? Cet essai sous forme de lettre porte sur le défi de la cohabitation avec des êtres qui ont le pouvoir de nous maltraiter sans recourir au bris relationnel. Plus que des difficultés qui découlent des effets délétères de la transphobie relationnelle, ces pages procèdent par-dessus tout du désir de trouver une façon de vivre ensemble dans un monde où nos besoins fondamentaux doivent composer dans l’entrelacs des systèmes d’oppression qui logent dans les infimes plis de nos interactions quotidiennes. Cette lettre s'avère au fil des pages un plaidoyer en faveur du droit à l’autodétermination des êtres et du plus haut devoir humain : celui de prendre mutuellement soin de nous qui avons besoin d’amour.
On peut certainement lire cet essai comme une contribution aux discussions contemporaines sur les enjeux de dénonciations, mais il reste d’abord et avant tout lié à l’expérience sociale des personnes trans, une expérience qui présente un intérêt pour les réflexions sur les identités queers et sur les droits LGBTQ+, surtout en contexte d’offensive contre les personnes trans.
Il existe très peu de littérature mettant en scène non pas la difficile relation des enfants trans avec leurs parents qui n’acceptent pas leur transition — les livres, les études abondent sur ce sujet —, mais plutôt la difficile situation de parents trans devant vivre avec des enfants qui invalident ou méprisent leur transidentité. Ce livre est un apport significatif en ce sens.
Eve Martin Jalbert enseigne la littérature et le français au collégial. Iel a fait paraître Le sursis littéraire : politique de Gauvreau, Miron, Aquin (prix Jean-Éthier Blais 2012) et La parole sorcière. Littérature, magie, émancipation (Éditions de la rue Dorion, 2022).
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