Arracher les frontières
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Un collectif poétique rempli d’humanité qui s’ouvre entre autres sur la mémoire, l’identité et l’immigration.
80% des habitant·e·s de Toronto et 20% de celle·eux de Montréal sont des migrant·e·s de première ou de deuxième génération. Ottawa accueille les communautés libanaises et somaliennes les plus nombreuses hors de ces deux pays.
Dans le recueil de poésie Arracher les frontières, douze poètes écrivent sur leurs traversées des territoires, sur leur pays d’origine et sur le Canada, avec passion, nostalgie et émerveillement. La puissance poétique de leurs mots crée un témoignage collectif de ce que nous sommes au plus profond, dans nos pluralités et dans nos singularités, dans toutes les rencontres qui façonnent une vie. Chaque poème dépose au-delà des frontières des humanités à se souvenir.
Avec des textes de Nora Atalla, Laetitia Beaumel, Salah El Khalfa Beddiari, Flavia Garcia, Sebastián Ibarra Gutiérrez, Nadine Ltaif, Radjoul Mouhamadou, Anaïs Palmers, Anne Peyrouse, Rodney Saint-Éloi, Mattia Scarpulla et Rae Marie Taylor.
LE DIRECTEUR DU COLLECTIF
Mattia Scarpulla écrit de la prose et de la poésie. Parmi ses livres, les romans Bar Italia 90 (Tête première, 2023) et Errance et le recueil de narrations poétiques Au nord de ma mémoire (Annika Parance Éditeur, 2021 et 2020). Il a dirigé l’anthologie de nouvelles Hors de soi et codirigé Épidermes (Tête Première, 2021 et 2023). Après avoir travaillé dans le milieu de la danse en France et avoir obtenu un doctorat en études littéraires à Québec, il anime des ateliers somatiques d’écriture. Il est directeur littéraire pour les éditions Tête Première et les éditions Interligne.
« Au royaume de la voiture, l’autobus est le chemin entre deux terres, un seuil où l’on peut observer la distance entre des identités imposées, entre deux pôles extrêmes, négatif et positif, être étranger·ère et être citoyen·ne.
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À Québec et à Gatineau, je prends souvent le bus. Plus on s’éloigne des quartiers touristiques, artistiques et politiques, plus les gens montrent librement leurs signes de diversité culturelle. En faisant le trajet à l’envers, on voit ces détails s’estomper, se nettoyer, devenir une hallucination visuelle, soudainement oubliée par les autres passager·re·s. »
– Mattia Scarpulla
« … Les devantures des cafés et des boutiques
Je les voyais défiler sans m’y arrêter
Je leur disais adieu
Adieu à mon ancien moi
Mon passé défilait
comme un film
qui ne m’appartenait plus. »
– Nadine Ltaif
« …parfois je fais un peu de rétention d’eau
ou j’ai trop de sable entre les orteils
je frotte alors pour que tout tombe
mais pas mon désir de partir ni de rester…
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je me demande si j’ai la langue fixée ou si ma langue ballotte tout le temps entre origines et terre d’accueil mais en mode inversée au Québec ma langue est française en France elle est canadienne il faut expliquer la francophonie québécoise encore encore encore »
– anne peyrouse
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.