Résistance au gouvernement civil et autres textes
Résistance au gouvernement civil et autres textes

Thoreau, Henry David  
Granger, Michel (Préface de) 
Mallet, Nicole (Traduit par) 
  • Éditeur : Mot et le reste (Le)
  • Collection : Attitudes
  • EAN : 9782360540204
  • Code Dimedia : 40400020
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Esclavage, Politique, Socialisme / Communisme / Marx
  • Pages : 88
  • Prix : 18,95 $
  • Paru le 26 avril 2011
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: RESGOC
  • Groupe: Sc. humaines - Revues et divers
  • Date de l'office: 22 avril 2011
  • Code DEWEY:
  • Langue d'origine: anglais
  • Traducteur: Mallet, Nicole
EAN: 9782360540204

Afin de protester ouvertement contre l’esclavage, Thoreau met en pratique une forme de « désobéissance civile » en refusant de payer des impôts, ce qui lui vaut en 1846 de passer une nuit en prison et bien plus tard, d’obtenir l’admiration de Gandhi et de Martin Luther King. Il en fait l’exposé dans un essai, Résistance au gouvernement civil (1849), plus connu sous le titre posthume de « La désobéissance civile », titre dont on n’a jamais pu prouver qu’il était de lui.

La présente édition de cet essai — accompagnée de larges extraits de « L’esclavage au Massachusetts » (1854), « La vie sans principe » (1854–1862), « Plaidoyer en faveur de John Brown » (1859) — vise à montrer que sa pensée n’est pas restée figée après 1849 ; ces textes permettent de saisir l’évolution considérable de la pensée politique de Thoreau entre 1849 et 1859. Face à l’aggravation des tensions avec le Sud esclavagiste, il abandonne progressivement la désobéissance civile, conçue comme geste individuel d’objection de conscience. Il se rend compte que le simple non-respect de la loi par un citoyen ne suffira pas pour faire plier le gouvernement fédéral et qu’il faudra davantage qu’un geste « civil » isolé. Thoreau en vient alors à accepter l’idée d’une nécessaire violence et laisse poindre la tentation de « craquer une allumette » pour faire sauter le système ; lors de sa défense publique de l’abolitionniste John Brown, il considère même que ses fusils ont été bien employés à Harpers Ferry.

Bien plus que la « désobéissance » ponctuelle à une loi injuste, c’est une « résistance » farouche, aux objectifs variés, qui mobilise Thoreau en permanence et définit sa philosophie de vie : elle représente une posture de lutte pied à pied contre un gouvernement qui porte atteinte à la liberté de l’individu et contre les forces envahissantes de la société américaine, notamment la tyrannie du tout-économique et l’emprise sur l’opinion publique d’une presse de piètre qualité. Oublier les derniers essais politiques et réduire Thoreau au “théoricien de la désobéissance civile” (M. Onfray) enlève à sa pensée, celle de la résistance, son ampleur et sa complexité, émousse enfin sa force subversive : Thoreau est un rebelle qui conteste l’autorité de la Constitution et revendique le droit d’ingérence par la force dans les affaires des esclavagistes. Ne voir en lui qu’un « désobéissant » revient à préserver l’image de l’idéaliste non-violent, comme si l’on voulait tenter d’apprivoiser ce penseur jugé trop dérangeant.

Présentation de Michel Granger




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