Depuis Horace Walpole et son Château d’Otrante (1764), le courant du gothique offre de manière renouvelée ses séductions macabres. Comment résister à l’attrait des ruines brumeuses, des cimetières baignés de lune, des ruelles enténébrées?
 
Dans notre numéro, Claude La Charité nous rappelle que la littérature québécoise se fonde sur un roman alchimique, relatant la fin horrifique de l’auteur de L’influence d’un livre dans un hommage au fantastique classique du XIXe siècle. Pour sa part, c’est à travers la figure de Joseph Balsamo, alias Cagliostro, que Michel Lord évoque la présence éternelle du gothique dans les lettres. La tradition continue également à inspirer les écrivains : Martine Desjardins décrit une réunion de fantômes qui, comme les bourgeois chez Maupassant, se racontent les moments marquants de leur vie dans l’au-delà; Ghislain Cadieux, donnant la parole à un voisin étrange, fait un clin d’œil au « Cœur révélateur » d’Edgar Poe; et Philippe Labarre montre un jeune homme possédé par l’esprit funeste d’Émile Nelligan. Quant à Ariane Gélinas, elle met en scène ce à quoi pourrait ressembler un gothique du XXIe siècle, aligné sur les sensibilités actuelles.

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