Katie
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« Katie contient certains de mes meurtres les plus effroyables. C’est sans doute mon livre le plus cruel. C’était très amusant à écrire. »
La jeune Philomena Drax mène une vie plus que modeste avec sa mère dans le petit village de New Egypt, au New Jersey, lorsqu’une lettre vient bousculer sa routine, et peut-être mettre fin à sa pauvreté. Son grand-père demande son aide pour se débarrasser d’une famille de dangereux escrocs qui en ont après sa fortune. La décision de Philo d’aller lui porter secours mettra en branle un terrible mécanisme dont le moteur est une jeune fille étrange, rustaude, clairvoyante, mais surtout monstrueusement violente : Katie Slape.
Après avoir assassiné le peu de famille que possédait Philo et pris leur argent, les Slape partent pour New York, sans savoir que Philo, en quête d’un nouveau départ, s’y est, elle aussi, installée. Tandis que les premiers s’enrichissent grâce aux dons divinatoires de Katie (et à son penchant pour les agressions au marteau), la seconde découvre les joies et les périls de la grande ville. Sa bonne étoile mettra sur sa route les Maitland, une famille aisée, qui la prendront sous leur aile. Mais la même étoile veut aussi que Philo et Katie finissent par régler leurs comptes une fois pour toutes.
Ce roman de Michael McDowell est, de l’aveu de l’auteur, l’un de ses plus sanglants. Mais derrière les meurtres sordides et les rebondissements palpitants se déploie aussi toute la finesse de l’écrivain, son talent pour créer des personnages féminins forts animés par des désirs et dilemmes complexes. Faisant d’une page à l’autre renaître une époque entière, McDowell explore le tumultueux rapport à l’argent en Amérique et les relations entre les classes. Un roman à lire tant pour le suspense que pour l’intelligence qui en tisse les fils.
Un thriller victorien aussi captivant que sanglant, la troisième œuvre de la bibliothèque McDowell à être traduite en français.
Michael McDowell (1950-1999) est notamment cocréateur des mythiques Beetlejuice et L’étrange Noël de Monsieur Jack.
Michael McDowell est né dans le sud-est de l’Alabama, dans un environnement qui constitue pour lui une grande source d’inspiration, l’amenant à s’intéresser au poids de la morale qui pèse sur les épaules des sudistes, à leur côté torturé, gothique. Témoin de la relation charnelle que les gens entretiennent avec l’occulte et le surnaturel, il l’exploite dans nombre de ses récits, l’utilise comme moteur pour la narration. De sa propre fascination pour la mort, il fera une thèse de doctorat et une vaste et curieuse collection d’artefacts mortuaires.
Son premier roman, The Amulet, paraît en 1979 : une histoire macabre à l’humour noir au sujet d’une amulette tueuse qui terrorise les habitants d’une petite ville de l’Alabama. En moins de dix ans, il écrit plus d’une trentaine de livres et assied sa réputation d’écrivain d’horreur.
C’est après la publication de sa saga mettant en scène la famille Caskey que s’amorce sa carrière cinématographique. De 1984 à 1996, il signe onze épisodes d’Histoires de l’autre monde et participe au film tiré de la série aux côtés de Stephen King; il écrit pour Steven Spielberg; il rédige et scénarise son histoire la plus célèbre – Beetlejuice –, adaptée par Tim Burton, et signe le scénario de l’adaptation du roman de Richard Bachman (Stephen King) La peau sur les os.
Avant même ses premiers pas dans le monde du cinéma, l’imagerie cinématographique a un poids important sur le style de Michael McDowell, caractérisé par des images saisissantes, une maîtrise du rythme et de la temporalité de l’action.
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