Angélique de Montbrun
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À l’occasion du centenaire de la mort de Laure Conan (1845-1924), première véritable écrivaine canadienne-française, quoi de mieux qu’un sabotage en règle de son œuvre phare, Angéline de Montbrun? Félicité Angers propose de la tordre de deux manières : en rendant explicite ce qui ne l’était pas à l’origine, et en offrant une autre voie, un nouveau dénouement. Si Angélique de Monbrun ainsi corrigée, plagiée et traînée dans le stupre devient un simulacre de roman, une farce et attrape lubrique pour étudiantes en lettres, elle n’en est pas moins une lecture fort jouissive.
Angélique vit comme une archiduchesse dans une Gaspésie invraisemblable avec son père, son fiancé Maurice et sa belle-sœur Mina. Hélas, cette vie champêtre et idyllique ne peut durer. Après la mort tragique de son père, Angélique rompt ses fiançailles, brûle sa bibliothèque, puis découvre le mysticisme, le lesbianisme, le BDSM et les champignons hallucinogènes. Elle ne se mariera pas, n’aura pas beaucoup d’enfants, mais on peut estimer qu’elle vivra heureuse et qu’elle aura beaucoup de plaisir.
Angélique est la plus charmante et la mieux élevée des Canadiennes. Mais elle reste une Canadienne, justement, ce qui veut dire qu’elle a comme nous toutes, au plus profond de son corps et de son âme, cette perversité, cette frénésie copulatoire qui a assuré au fil des siècles la survie de notre race. On ne peut échapper à un tel atavisme.
Née en 1845 à La Malbaie, Félicité Angers se consacre tôt à l’écriture. Après des études au couvent des Ursulines de Québec, elle publie trois ouvrages aux Éditions du remue-ménage : Le carnet écarlate (1874), Amants (1876) et Perdre haleine (1880). Angélique de Monbrun est son premier roman et elle promet de ne pas récidiver.
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